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decembre 1593. 56g
fait tomber le discours sur la conversion du Roy, U Pape lui a dit qu'il ne pouvoit l'absoudre, etiam in f oro conscientiœ. Le duc ayant Repliqué qu'il ne par-leroit à Sa Sainteté des affaires de France qu'en presence des ambassadeurs d'Espagne et agens de la Ligue, et de tels cardinaux qu'elle trouveroit bon, le Pape l'a remis à un autre jour.
Que, le 2 3 du même mois, ledit duc avoit eu audience du Pape; à laquelle il s'y étoit rendu, accompagné de soixante-dix gentilshommes françois, et lui avoit fait un très-beau discours sur l'autorité qu'avoit le Roy dans son royaume, et de la force de son parti, de la cruauté exercée par les ligueurs, de la foiblesse des chefs de la Ligue, du sentiment du parlement de Paris sur les affaires presentes, de l'inutilité des Etats assemblez contre les loix, de la conversion sincere du Roy.
A ces paroles, le Pape dit au duc dè Nevers : « Ne « parlez pas que votre Roy soit catholique; je ne croirai « jamais qu'il soit bien converti, si un ange du ciel « ne me le venoit dire à l'oreille. Quant aux catho-« liques qui ont suivi son parti, je ne les tiens pas pour « desobéissans et deserteurs de la religion et de la cou-. « ronne : mais ils ne sont qu'enfans bâtards de la ser-« vante, et ceux de la Ligue sont les vrais enfans legi-« times, les vrais arcs-boutans, et méme les vrais pilliers « de la religion catholique. »
Le duc de Nevers, après avoir remontré très-humblement la grande difference des royalistes et des ligueurs en France, quant à la religion catholique, apostolique et romaine; le grand nombre des*princes et des seigneurs qui suivent le Roy, les actes héroïques de ces
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